Je ne sais plus m’agacer de la pluie.
Aujourd’hui mouille. Les orteils, rangés dans des baskets, paniquent (« Qu’est-ce qui s’passe ? Qu’est-ce qui s’passe ? Ça fait bientôt trois semaines qu’on alterne tongs et sandales ? Pourquoi y a plus de lumière tout à coup ? Pourquoi des chaussettes ? »), le parapluie a goutté sur ma cuisse.
Je suis dans un tram bondé, odeur moite de gens mouillés, pire que le chien, en un sens, attention à la marche et aux baleines ouvertes soudain, M’am.
Et je ne m’en agace pas.
Le manque d’eau de la terre, de la Terre, s’inscrit-il en nous comme ces choses que nos corps sentent, savent, par l’expérience de l’espèce ? Vieilles âmes.
Je ne dirai plus « quel temps ! », même pour le small talk, mais « on en a besoin ». Ne se rend-on pas compte ?