22 avril Aujourd’hui je renonce à.

Aujourd’hui, je renonce à contrôler mon poids.

J’ai réalisé en me pesant ce matin que je pèse 20 kilos de plus qu’au début de ma deuxième grossesse.

Ça signifie également que je suis plus lourde aujourd’hui qu’enceinte. Alors qu’on était littéralement deux.

Pour autant, aujourd’hui, rien ne m’a aidé à manger léger. Ni la veille. Ni l’avant veille.

L’Homme est capable de me sortir des répliques comme « Je vais prendre une Napolitaine pour pas te tenter parce que tu l’aimes pas » alors qu’il vient de me demander de commander des pizzas pour lui et les gosses.

Quand je rentre dans ma cuisine, il y a les deux seau de chocolats de Pâques (oui, mes enfants ont leur poids en chocolat deux fois pas an, merci la belle-famille) bien en évidence sur le plan de travail sans que ça fasse sourciller quiconque.

De temps en temps, J me demande si j’ai réussi à perdre du poids. Il est hyper encourageant (not) avec des phrases comme « encore 15 kilos et c’est bon ».

(Anecdote : un jour ce mec m’a dit, dans une de mes énièmes périodes de régime, que quand j’aurais atteint mon objectif, on se marierait. Pas dans le sens où mon poids est une condition à un éventuel mariage mais il voyait ça comme, je sais pas exactement, une récompense sans doute. Mon regard a du être éloquent parce qu’il a retropedalé immédiatement avec toute la maladresse possible venant d’un seul et même être humain.’

Je suis responsable de la charge mentale de tout ce que je mange : je fais les courses, j’élabore les menus, je prépare, j’anticipe les dates de péremption, je compose de manière à ce que toutes les personnes assises à table ait de quoi faire un repas. Certains soirs, 4 assiettes, 4 compositions différentes, si je tiens à manger des légumes de temps en temps.

Et en fait, il y a 5 ans, environ, avant de tomber enceinte de Popcorn, je me trouvais grosse. Aujourd’hui, évidemment, je me trouve grosse.  Bon, la différence c’est que ma psy et ma sage femme m’ont fait remarquer, tout en délicatesse et en emmenant ça très bien, mais, que ce serait une bonne idée pour ma santé que je perde un peu de poids.

Et c’est vrai que moi, je voudrais y arriver. Parce que mes genoux et mes plantes de pieds me font un peu la gueule. Parce qu’il m’est plus compliqué de jouer au sol avec mes enfants. Parce que faire cours au 3e étage exige que je me surveille en montant.

Pour l’image de moi, par contre, rien à faire. Au contraire, je m’habille plus facilement maintenant que j’ai arrêté de chercher à faire comme si j’essayais de pas montrer que j’avais du gras. Maintenant, il n’y a pas de matière, de coupe, de couleur, qui pourraient faire croire quoi que ce soit. Je sursaute peut-être encore un peu quand je me vois en photos, mais il faut dire que c’est rare, j’ai peu l’occasion de mettre à jour l’image que j’ai dans la tête.

Donc aujourd’hui je renonce à scruter les chiffres et les contenues de mes assiettes. En tout cas, pour cette période, où le poids de l’effort est trop lourd pour moi seul.

Plus tard, on verra.

Vous savez, mon épitaphe, ce sera : « Elle a fait du mieux qu’elle pouvait ».

4 réflexions sur “22 avril Aujourd’hui je renonce à.

  1. Je fêtais mon anniversaire dans un restaurant très côté, quand mon fiancé (ex désormais) m’a dit « si tu prends du poids je te quitte ». J’étais anorexique à cette époque, ça aide hein… Ca n’a pas été un déclic, mais ça a posé la première pierre : personne (en dehors d’un médecin, et là aussi cela dépend) n’a le droit de nous dire comment on doit être, le poids qu’on doit perdre ou celui qu’on doit prendre, ni quelle image on doit renvoyer.
    Lorsque tu pourras, tu feras ce que toi tu souhaites. S’il suffisait de volonté, ça se saurait. La nourriture est intimement liée aux émotions, et on fait tous ce qu’on peut.

    Ici aussi parfois c’est compliqué. Quelques années de yoyo derrière-moi. Dernièrement l’arrêt de l’antidépresseur m’a fait perdre une dizaine de kilos. Quatre mois que je ne bouge plus, je prends du poids. J’ai presque stoppé les laitages (parce que j’ai eu envie de le faire) ce qui m’aide à pas trop grossir, pas mon mari. Mais je mange du chocolat tous les jours, besoin de cocoon (ça m’agace et en même temps je sais pourquoi, je comprends et accepte). Après avoir vu récemment un documentaire, je fais attention à ne manger qu’à 80% (je quitte la table avec une très (très) légère sensation de faim, qui s’estompe dans les 20 minutes et me montre qu’en fait j’ai suffisament mangé et bien fait de m’arrêter).

    Perso j’ai trop de fatigue et douleurs pour créer 4 repas différents, donc c’est pâtes ou riz (ou un truc aussi simple que mettre de l’eau dans une casserole) pour ceux qui veulent (à leur âge, c’est eux qui s’en occupent, mais avant je faisais chauffer les pâtes et ils mettaient du gruyère, hop) et plat-légumes-salade pour les autres (discuté avant et seulement si l’enfant déteste le plat en question). C’est moi (et ma fatigue) qui prépare, aux autres de s’adapter. Ils ont toujours eu (avec leur plat de pâtes) l’obligation de gouter le plat à côté. Et le mari suit, bien content d’avoir un repas quand il rentre tard. Et s’il veut autre chose, il se le fait lui (très gentiment).
    C’est ma/notre manière de faire, mais elles sont toutes bonnes tant qu’on s’y retrouve et ne s’y épuise pas. Il n’y a aucun problème à faire 4 repas si ça met en joie, il y en a un si on finit sur les rotules.
    Ce que j’essaye de dire.. focalise-toi sur tes besoins, tes émotions, prends soin de toi parce que tu es la meilleure et la seule personne pour le faire (et le faire correctement).

    J’aime

  2. Tout ce qui tourne autour de la nourriture est si compliqué chez moi… Je viens d’une famille dans laquelle « je t’aime » se disait « j’ai préparé des légumes farcies et des côtes d’agneau ». Popcorn est encore petit (5 ans dans quelques heures !) pour s’adapter. S’il n’aime pas ce qu’il y a dans son assiette, il dîne d’un paquet de biscuits. Et moi, j’arrive à me dire que c’est OK de temps en temps mais ça ne me convient rapidement pas. Peanuts a un peu plus de souplesse et d’autonomie mais ce n’est pas encore gagné… Quand à Celuiquim’accompagne, c’est un vaste dossier.
    Merci pour ton soutien, ma douce. Tes mots comptent.

    J’aime

    • Un bon anniversaire à lui et toi :D

      Je comprends <3
      C’est pas si mal les biscuits ^^ Et puis ça va changer avec le temps. Mes petits ont mangé un seul aliment, longtemps : deux ans du riz, un an des pâtes, puis deux ans de semoule. Et impossible de leur faire manger autre chose, adieu les légumes ou les fruits (j’arrivais à tricher un peu, par le jeu). Au début j’ai angoissé, j’ai fini par lâcher prise. Passé les 5 premières années littéralement non équilibrées, ils ont l’un et l’autre commencé à s’ouvrir aux légumes et aux fruits, très doucement. Le grand mange de tout (sauf animal), le plus jeune c’est mitigé mais à peu près équilibré. En grandissant, ça s’arrange, en somme. Enfin.. peut-être pas pour ton homme :D (pardon, mieux vaut en sourire je crois.. :) ).

      Je voulais te faire un mail et puis on a eu un problème de piratage et je peine à en voir le bout. Je te réponds bientôt, des bises douces en attendant !

      J’aime

  3. Tu répondras quand tu pourras, il n’y a pas d’urgence.
    J’ai du mal à lâcher complètement prise. J’ai déjà beaucoup progressé par rapport à mon héritage. Sans doute que ce sera à la génération suivante de faire quelques pas de plus.

    J’aime

Turn to jabber !

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.